News: Le Matin Interview (September 16, 2011)

Many of my family members and friends would have loved to have been included on the album. My father the minister even proposed to open my next concert at the Royal Albert Hall. He’s 82 years and he raps! I politely declined his proposal. I can’t include everyone on my albums! When I put on the producer’s hat, I can be bloody.

Tori was interviewed for the French-language Swiss newspaper Le Matin by Miguel Cid. Their conversation touches on the genesis of Night of Hunters, Tori’s relationship with classical music and incorporating family into an artistic endeavor.

A rough translation follows the actual article below.

Thanks to @torismaze for catching this article!

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Tori Amos: «J’étais en colère»

16. septembre 2011, 21h33
Miguel Cid | Le Matin

Tori Amos flirte avec le classique et fait chanter sa fille dans «Night of Hunters».

Tori Amos cultive l’art de surprendre. L’insaisissable rousse de la pop revient dans les bacs avec «Night of Hunters», un album d’inspiration classique. Un style qui lui va comme un gant. Entourée d’un quatuor à cordes polonais et d’instruments à vent, elle décline sur son piano des chansons lancinantes et crépusculaires, autant de variations sur des thèmes de Schubert, Bach ou Erik Satie. Dans la tradition des albums conceptuels de l’excentrique Américaine, cette «nuit des chasseurs» met en scène une histoire d’amour agonisante aux résonances mythologiques. Rencontre dans un hôtel londonien.

Comment vous est venue l’idée de cet album?

C’est mon nouveau label, Deutsche Grammophon, qui m’a contactée. On m’a proposé de composer un recueil de chansons modernes sur des thèmes classiques. Un projet gigantesque qui a exigé beaucoup de recherches, de dévouement et de nuits blanches. Mais je ne considère pas cela comme du travail, c’est naturel pour moi.

Cette incursion dans la musique classique est en quelque sorte un retour aux sources pour vous, non?

J’étais réticente à revisiter mes racines classiques parce que je garde des souvenirs douloureux de mon enfance, lorsque j’ai été expulsée du Conservatoire. J’étais en colère contre cette façon d’enseigner. Les profs étaient compétents mais fermés à tout autre type de musique, sauf au jazz peut-être mais ils affichaient un air de supériorité. On m’a découragée à composer du classique en prétextant que les femmes ne pouvaient pas rivaliser avec Bach, Beethoven et Brahms. La pop, par contre, s’ouvrait aux filles et je me suis engouffrée dans la brèche.

Diriger des musiciens classiques plutôt qu’un groupe rock, est-ce une expérience très différente?

Oui, parce que tout doit être noté sur une partition et qu’il n’est pas question d’improviser. Lorsqu’on a affaire à des musiciens du calibre du Philarmonique de Berlin ou du quatuor Apollon Musagète, le niveau est très élevé et ils exigent des arrangements compliqués. L’arrangeur était ravi parce que d’habitude il doit tout simplifier lorsqu’il écrit pour l’univers de la pop.

Votre fille, Natascha, n’a que 11 ans mais elle chante déjà en duo avec vous sur une poignée de titres. Pourquoi ce choix?

Je prépare une comédie musicale pour le British National Theatre et cela m’a appris à composer pour d’autres personnages que ceux que j’incarne dans mes disques. Tash m’a semblé parfaite pour être la voix d’Anabelle, une des protagonistes de l’album. Elle veut devenir comédienne et étudie à la Sylvia Young Theatre School, une école des arts du spectacle. Je l’ai prévenue: si tu veux être une artiste, tu dois être prête à être critiquée chaque jour de ta vie.

Votre nièce chante aussi sur le titre éponyme. Ce CD est une véritable affaire de famille!

De nombreux membres de ma famille et amis auraient adoré figurer sur le disque. Mon révérend de père m’a même proposé d’assurer la première partie de mon prochain concert au Royal Albert Hall. A 82 ans, il rappe! J’ai poliment refusé sa proposition. Je ne peux pas inclure tout le monde sur mon disque, il faut que l’histoire le justifie. Lorsque j’endosse la casquette de productrice, je peux être sanguinaire.

Vous avez changé plusieurs fois de label ces dernières années…

Je collectionne les maisons de disques, comme Elizabeth Taylor les maris! J’envisage d’ailleurs de développer mon propre label pour que de jeunes artistes n’aient plus à signer les terribles contrats, la plupart du temps à l’opposé de leur univers musical, qu’on leur propose aujourd’hui.

Vos fans suisses pourront-ils vous voir sur scène prochainement?

Oui, je serai au concert au KKL de Lucerne le 24 octobre.

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Tori Amos: “I was angry.”

16 September 2011, 21: 33 pm
Miguel Cid | Le Matin

Tori Amos flirts with the classic and made singing her daughter in “Night of Hunters.

Tori Amos cultivates the art of surprise. The elusive chanteuse of pop returns to stores with “Night of Hunters”, an album of classical inspiration, a style that fits her like a glove. Surrounded by a Polish string quartet and wind instruments, her languid and crepuscular piano songs diverge from their inspiration: the themes of Schubert, Bach or Erik Satie. In the tradition of this eccentric American’s conceptual albums, Night of Hunters features a dying love story set to mythological resonances. We met in a London hotel.

How did the idea of this album come to pass?

My new label, Deutsche Grammophon, contacted me and proposed that I compose a collection of modern songs on classical themes. It has been a gigantic project that has required a lot of research, dedication and sleepless nights. But I do not see this as a work, it is natural for me.

This foray into classical music is somewhat of a return to your roots, no?

I was reluctant to revisit my classical roots because I still have painful memories of my childhood, when I was expelled from the conservatory. I was angry with their way of teaching. The teachers were competent but uninterested in any other type of music, except perhaps Jazz, but they had an air of superiority. I was discouraged from composing classical music on the basis that women could not compete with Bach, Beethoven and Brahms. Pop, however, welcomed women and I rushed into its breech.

Was it a different experience leading classical musicians rather than a rock group?

Yes, because that everything must be notated and it is not open to improvisation. When dealing with musicians of the calibre of the Berlin Philarmonique or the Apollon Musagète Quartet, the level is very high and they require complicated arrangements. The arranger was thrilled because usually he has to simplify everything when writing for the world of pop.

Your daughter, Natashya, is only 11 years old but she’s already sang duets with you on a handful of titles. Why did you make this choice?

I am preparing a musical for the British National Theatre and this taught me to compose for characters other than those I played on my albums. Tash seemed perfect to be the voice of Anabelle, one of the protagonists of the album. She wants to become an actress and is studying at the Sylvia Young Theatre School, a school of the performing arts. I warned her: If you want to be an artist, you must be willing to be criticized every day of your life.

Your niece also sang on the title track. This CD is a real family affair!

Many of my family members and friends would have loved to have been included on the album. My father the minister even proposed to open my next concert at the Royal Albert Hall. He’s 82 years and he raps! I politely declined his proposal. I can’t include everyone on my albums! When I put on the producer’s hat, I can be bloody.

You have changed labels several times in recent years.

I collect labels like Elizabeth Taylor collects husbands! I also plan to develop my own label so that young artists don’t have to sign the terrible contracts, contrary to their musical vision, that they are offered today.

Can your Swiss fans see you on stage soon?

Yes, I will be in concert at KKL in Lucerne on October 24th.